Surplus de guerre
Surplus de guerre
Pendant mes études au Grand Séminaire, je me suis enrôlé dans un programme d’officier cadet à Borden, dans les forces armées canadiennes. J’ai beaucoup aimé l’expérience et, ce qui n’était pas négligeable dans mon cas, j’ai réussi à payer mes études théologiques grâce à ce pécule tombé du ciel.
C’est à cette période de ma vie que je fis la découverte des Surplus de Guerre où l’on vendait vêtements, armes, outils, matériel de survie, de plein air, de camping, etc. Sur présentation de notre carte d’enrôlement, nous bénéficions de rabais très intéressants.
Durant les mois d’été, les entraînements étaient intensifs : ces derniers avaient pour but premier de développer l’agressivité et la haine de l’ennemi; je n’ai jamais été à l’aise avec ces attitudes guerrières, même si c’étaient des simulations. Je n’ai jamais pris au sérieux nos sergents qui tentaient de fouetter nos ardeurs en vociférant à qui mieux mieux : « LA VRAIE GUERRE, C’EST MILLE FOIS PIRE! »
La vraie vie militaire – que je n’ai jamais vécue – n’est pas de tout repos car elle se déroule souvent sous des stratégies de violence et de cruauté, parfois même de massacre et de mort. Si la guerre est parfois un mal inévitable, si la légitime défense s’avère une nécessité dans certains cas, je continue de croire que le PARDON et la PAIX constituent les seules voies de salut pour l’humanité. Pourquoi ne pas instaurer des magasins qui offriraient des surplus DE PARDON ET DE PAIX au lieu de vendre des surplus de guerre?
Notre Dieu est un Dieu de tendresse et de pitié, lent à la colère et plein d’amour… nous répètent les Psaumes.
Le Christ n’a jamais encouragé la violence et le combat. Si on te gifle sur la joue droite, présente la joue gauche… Lors de son arrestation au jardin de Gethsémani, un de ceux qui étaient avec Jésus sort son épée et frappe le serviteur du grand prêtre; Jésus lui dit : Remets ton épée à sa place : car tous ceux qui prennent l’épée périront par l’épée. Penses-tu que je ne puisse faire appel à mon Père qui mettrait aussitôt à ma disposition plus de douze légions d’anges?
En pardonnant, Dieu nous avoue qu’Il est incapable d’haïr. C’est la plus belle confidence qu’Il nous a faite, celle qui nous dérange le plus, car Il nous a demandé de l’imiter. Aimez vos ennemis et priez pour ceux qui vous persécutent…Soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait. Remémorons-nous l’attitude du père dans la parabole du fils prodigue; Il le vit venir de loin : Il courut vers lui, lui ouvrit ses bras et l’embrassa. Aucun reproche, aucune remontrance! Puis c’est la fête : les plus beaux vêtements, les sandales, la bague, le veau gras, la musique. Quelle tendresse! Le pardon nous rend le cœur tendre comme du filet mignon. Même attitude de Jésus sur la croix, envers ses bourreaux : Père, pardonne-leur car ils ne savent pas ce qu’ils font. Même attitude envers le bon larron : Aujourd’hui, tu seras avec moi en Paradis. Sincère compassion devant la femme adultère : Moi non plus, je ne te condamne pas. Va et ne pèche plus.
Pour terminer cette réflexion, je propose cette suggestion. Bradons tout ce qu’il y a dans les Surplus de guerre et lançons-nous dans la promotion des instruments de paix. Nous aurons alors gagné notre plus belle bataille!