L’oeil du cyclone

Un cyclone est un immense tourbillon de vents très violents qui tournent à haute altitude autour d’un point central et à une vitesse vertigineuse. Au cœur de cet œil, tout est quiétude, tranquillité, calme, paix, repos. Mais dès qu’on sort à la périphérie de cet œil, on est entraîné dans un tourbillon épouvantable, une tempête terrible, des remous effroyables. De tels cyclones prennent naissance dans la haute atmosphère et les vents peuvent atteindre des vitesses de plus de 300 km / heure. Quand le cyclone frappe le sol, il dévaste tout sur son passage et laisse derrière lui des catastrophes, des désastres, des scènes d’horreur.

Notre vie chrétienne est semblable à une suite de petits et de grands cyclones.  En plein centre, le Christ ressuscité incarne l’œil, l’Alpha et l’Oméga, le cœur du Royaume de Dieu. Il est entouré de tous nos défunts qui reposent en paix auprès de Lui. Tout près du Christ règnent la sérénité, la paix, le bonheur.

Les grands mystiques se livrent à des ascèses incroyables pour en arriver à goûter les joies de cet état de béatitude (moines et moniales, ascètes, gurus, maître spirituel, etc.). C’est en nous tenant à proximité de ce point central que nous apprenons à redevenir des enfants. La prière et la méditation de la parole de Dieu nous empêchent de nous laisser happer par les tourbillons et les remous dans lesquels se débattent la grande majorité des humains.

Dans les tourbillons qui entourent l’œil du cyclone, s’enroule et se déroule le destin fragile de l’humanité : guerres, famines, maladies, souffrances, rêves brisés, déceptions, désarrois, questionnements, détresses…  un genre de Paradis perdu, une Divine Comédie, un spectacle décevant et burlesque!

La mort, finalement, nous permet de nous recentrer, d’abandonner un état de bonheur trop fixé sur nous-mêmes, une recherche effrénée de richesses et de futilités, une quête de valeurs artificielles et éphémères.  Si nous croyons que le Christ est notre guide et notre chef, il viendra nous prendre avec lui au jour de notre mort et nous conduira vers le point central de ce cyclone éternel où tout baigne dans la félicité. Ce doit être cela le paradis, le repos éternel! Quand tu as goûté à cette félicité, tu ne peux plus revenir en arrière, rebrousser chemin. Ceci explique pourquoi nos défunts ne reviennent pas nous visiter et nous raconter ce qu’ils vivent depuis leur dernier grand voyage.

Quand l’un des nôtres meurt, je m’empresse de le confier au Christ, le seul qui peut l’introduire dans l’œil du cyclone, le seul qui peut le centrer sur l’Alpha et l’Oméga et le protéger contre le tourbillon terrestre et infernal qui détruit tout sur son passage.