Homélie du 3e dimanche du Carême 2014

L’homélie de Richard Beaulé du 3e dimanche du Carême,  à l’église Saint-Stanislas d’Ascot Corner, le 23 mars 2014.

Samaritaine assoiffée

Dans l’évangile, il est rare que l’on signale  que Jésus est fatigué par la route. Pendant trois ans, il a parcouru maintes et maintes fois la Palestine du nord au sud. Il a  donc dû  traverser la Samarie à plusieurs occasions. Les juifs et les samaritains ne faisaient pas bon ménage. On se méprisait et se dénigrait à qui mieux mieux. Jésus, lui, ne semble pas avoir des préjugés de ce genre. Dans l’une de ses paraboles, il nous parle du bon Samaritain qui s’est porté au secours d’un voyageur qui avait été assailli par des voleurs.

Dans l’évangile de ce jour, Jésus fait un arrêt à Sykar, au puits de Jacob. Il fait chaud, il a soif. Une femme est en train de puiser de l’eau. Elle est très surprise lorsque Jésus lui demande à boire : comment! Toi qui es Juif, tu me demandes à boire, à moi une Samaritaine?

Jésus a soif; comme il n’a rien pour puiser, il demande à la Samaritaine de lui servir  à boire. La Samaritaine a soif de vérité, de spiritualité, de salut. Elle se pose beaucoup de questions sur la religion : où faut-il adorer Dieu?  Sur la montagne en Samarie ou à Jérusalem?  Elle reconnaît vite que Jésus est un prophète car il lui révèle tout ce qu’elle a fait : elle a eu 5 maris et celui qu’elle a maintenant n’est pas son mari.

Lorsque Jésus lui propose de lui donner de l’eau vive, elle est sceptique car Jésus n’a rien pour puiser; cependant elle lui demande de lui donner cette eau qui deviendra en elle source jaillissante de vie éternelle. Peu à peu la Samaritaine accueille le salut que lui propose ce juif qui ose s’adresser à une samaritaine. Par la suite, elle devient un témoin auprès de ses concitoyens : beaucoup de Samaritains de cette ville crurent en Jésus à cause des paroles de cette femme. Jésus et ses disciples demeurèrent 2 jours chez les Samaritains. Tout un accueil de la part de ces samaritains de Sykar que les Juifs méprisaient.

Jésus a soif et quête un verre d’eau.  La Samaritaine, elle aussi, a soif de l’eau vive qui jaillit en vie éternelle. Les deux ont soif d’eau fraîche et d’eau de source. Cela nous rappelle plusieurs paroles des psaumes : comme une biche soupire après l’eau du ruisseau, moi aussi je soupire après toi, mon Dieu. Dieu, toi mon Dieu, je te cherche, mon âme a soif de toi, après toi languit ma chair, terre sèche, altérée, sans eau.  Mon âme a soif du Dieu vivant; quand le verrai-je face à face.  Nous pouvons survivre très longtemps sans manger : cependant, nous ne pouvons pas survivre longtemps sans boire.

Il en va de même dans notre vie spirituelle, nous devons régulièrement nous abreuver d’eau vive. C’est ce que Jésus explique à la Samaritaine. Il lui offre cette eau vive. Celui qui boira de l’eau que je lui donnerai n’aura plus jamais soif. Car l’eau que je lui donnerai deviendra en lui une source d’où coulera la vie éternelle. Vous êtes venus ce matin puiser de l’eau vive et étancher votre soif. Que le Christ vous comble de ses grâces.  AMEN.

Richard Beaulé