Homélie du 7e dimanche ordinaire 2014

L’homélie du 7e dimanche ordinaire avec Richard Beaulé, à l’église Saint-Stanislas d’Ascot Corner, le 23 février 2014.

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Pas de pensée de haine, pas de vengeance, pas de rancune… Soyez saints…Soyez parfaits! 

C’est pas mal gênant de lire ces textes de la Bible. Personnellement, je me trouve mal à l’aise. Ce qui nous est demandé nous dépasse.  L’extrait du livre des lévites est formel : il faut éliminer la HAINE, la VENGEANCE et la RANCUNE : nous devons être SAINTS comme le Seigneur notre Dieu est saint.  Jésus, dans l’Évangile reprend le même thème et il insiste : soyez PARFAITS comme votre Père céleste est parfait. Ne te venge pas; ne riposte pas au méchant; à qui te frappe sur la joue droite, tends-lui l’autre. On veut te prendre ta tunique, laisse-lui encore ton manteau. Aimez vos ennemis, priez pour ceux qui vous persécutent… votre père qui est dans les cieux fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons.

À première vue, au premier abord, nous sommes portés à nous dire : cela nous est impossible. Par contre, dans notre for intérieur, nous savons fort bien que ces paroles de Jésus sont vraies : elles nous proposent un idéal vers lequel nous sommes mystérieusement attirés. Nous sommes tout à fait à l’opposé de la loi du talion de l’Ancien Testament : Œil pour œil, dent pour dent.

Il ne faut pas se le cacher : nous sommes facilement égoïstes et mesquins.  Nous avons une très haute estime de nous-mêmes et lorsque notre honneur est en jeu, nous ripostons avec véhémence. Notre orgueil prend facilement le dessus et le pardon des offenses nous semble humainement impossible. Une chose est certaine : sans l’aide de Dieu, nous n’y arriverons pas. Saint Paul rappelle aux Corinthiens  qu’ils sont le Temple de Dieu et que l’Esprit de Dieu habite en eux. Voilà une autre bonne raison d’être saint et parfait.

On dit souvent que la perfection n’est pas de ce monde, et cela est vrai. Dans les sports, même quand un athlète donne son 110%, ce n’est pas encore parfait. Nous avons donc beaucoup de pain sur la planche si nous voulons devenir saints et parfaits.

Marguerite Yourcenar nous raconte l’anecdote suivante : trois écoliers du Moyen Âge viennent consulter le grand mystique et théologien néerlandais Van Ruysbroeck, dit l’Admirable. Ce dernier a vécu dans la Flandre, près de Bruxelles (1293-1381). Les trois élèves disent au mystique : « nous voudrions être des saints, mais nous ne savons comment nous y prendre ». Peu éloquent, Ruysbroeck leur répond, sans doute en se grattant la tête : « vous êtes des saints autant que vous voulez l’être ». Pour devenir saint, il faut que nous le voulions. C’est Dieu qui nous sanctifiera, mais il ne pourra pas le faire malgré nous.

Si on regarde bien autour de nous, nous découvrirons des gens qui vivent la sainteté. Il y a des jeunes qui sont admirables et qui se dévouent dans différents domaines; il y a des pères et mères de famille qui prennent soin d’un enfant malade;  il y a des bénévoles qui consacrent plusieurs heures auprès des malades, des aînés, des sans abri; au Centre de détention Talbot, je côtoie plusieurs personnes qui se dévouent auprès des détenus. Ce sont-là des gestes de sainteté. Chaque fois que j’aime mon prochain, que j’ai envers lui des attitudes de compassion et de générosité, JE DEVIENS PLUS SAINT ET PARFAIT.  C’est la grâce que je vous souhaite.