L’homélie du 31e dimanche du Temps Ordinaire  avec l’abbé Bernard Mutombo, à l’église Saint-Stanislas d’Ascot Corner, le 5 novembre 2017.

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Titres pour servir et non asservir (Mt 23,1-12)

 

1. 1. 1. Plusieurs parmi vous sont embarassés et se demandent par quel titre m’appeler : monsieur,  prêtre , abbé, prêtre, père, curé, administrateur, pasteur, Bernard Mutombo. Peu  importe le titre que vous utiliserez, selon les usages et votre convenance pour m’identifier. Mais reconnaissez-moi, au-delà de tous ces titres, d’abord comme votre frère humain, envoyé auprès de vous tous pour être à votre service et à celui de votre communauté paroissiale.  En référence à l’adage de la sagesse africaine de ma culture yaka, rappelez-vous que le couvre-chef qu’une personne porte dans un village ou une communauté est bien celui du poids  du leadership  et de la responsabilité collective pour le service et le mieux être de sa communauté.
      2. Les titres, cette importante de notre identification personnelle,sociale et professionnelle est au centre de l’évangile de ce 31ème dimanche. Cependant ne perdons pas de vue de la la pereception que les gens d’aujourd’hui, nos contemporains, ont de ces titres. Nous prenons bien conscience de la réalité  confrontante qui renvoie à la crise des titres dans notre société d’aujourd’hui. Tenez, de nombreux organismes et services publics et privés, comme les banques, transports en commun caisses populaires, centres d’achats commerciaux, caisses de paie dans les centres d’achat, restaurants, hôpitaux, bureaux  administratifs, sont sous la mouvance de nouvelles cultures et pratiques diffuses. Celles-ci prônent l’égalité et l’uniformité des services, et de ce fait, banalisent et gomment des distinctions, privilèges et inégalités dans les rapports entre les humains. Premier arrivé, premier servi.
      3. Les paroles de Jésus aujourd’hui sur ce même sujet sont que déconcertantes à première vue : « Ne vous faites pas donner des titres de Rabbi, maître, Père». Pour certains, Elles viennent apparemment semer la confusion et compliquer la chose. Pas du tout, à mon avis.  La prise de position de Jésus vise plutôt à clarifier le  sens même des titres que nous nous aimons nous donner. Jésus attire aujourd’hui l’attention de ses disciples sur la cohérence entre nos titres déclarés, nos actes et comportements ainsi que sur la crédibilité que notre agir et nos comportements confèrent à ces titres aux yeux des observateurs avisés. Père, mère, prêtre, avocat, médecin, professeur, infirmier, chiropraticien. maire, ministre autant des titres à l’affiche. Pour Jésus ces divers titres sont plus que de simples conventions consacrées pour nos privilèges d’auto-satisfaction personnelle. Les gens nous  les reconnaissent en fonction des compétences et des habilétés acquises, en vue d’un service de qualité aux autres et à notre  communauté d’engagement. «Vous êtes tous frères et serviteurs» des uns et des autres.

      C’est pourquoi Jésus dénonce avec virulence chez ses disciples engagés à sa suite des comportements pharisaïques de nature à transformer leurs titres quels qu’ils soient en joug ou fardeau pour les autres, en instruments de perversion, d’inégalité, d’exploitation, d’abus de pouvoir et d’injustice. Ces comportements constituent un grave manque d’amour et d’humilité à proscrire.

       

      Predicamut,  31ème dimanche ordinaire 5 novembre 2017.